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61 Rue Masséna
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9 avril 2009

Régularité

J'aime bien le rythme de ma vie en ce moment. La fac est bloquée par les mouvements étudiants, nous n'avons donc pas de cours. Tous les jours, je me lève tôt, je suis à la BU à neuf heures le matin, je travaillle. Cet endroit y est vraiment propice, très calme, et l'ambiance et studieuse (ce qui m'aide beaucoup, chez moi je ne suis bonne à rien!). Ces dernières semaines, j'ai bouclé tous les devoirs qu'on nous demandait de faire, et j'ai un sentiment agréable du travail accompli, j'ai un résultat devant mes yeux, toutes ces pages Word patiemment  conçues, structurées et rédigées, puis envoyées. Et je me plaît vraiment dans cette régularité de travail; j'y ai comme depuis longtemps la rassurante confirmation que celui-ci est nécessaire à mon équilibre, et c'est pourquoi j'en viens même à redouter les vacances. Les vacances, en tant qu'étudiant, n'ont rien à voir avec les vacances que l'on avait au lycée ou au collège. A l'université, on a presque cinq mois de vacances d'été (pour peu que les examens aient lieu tôt et que l'on ne doive pas passer au rattrapage), et on se retrouve ainsi devant cinq longs mois, qui, quand on s'y prend mal, peuvent s'avérer être très frustrants. Cela peut sembler vraiment bizarre, de se plaindre d'avoir trop de vacances; mais je sais que l'année dernière, bien que j'étais très heureuse de pouvoir en profiter pour repartir en Allemagne et y passer du bon temps, je me sentais frustrée, coupable, de ne pas avoir trouvé de travail pour arrondir les fins de mois de l'année à venir, je me sentais souvent désœuvrée, bonne à rien, utile à rien sur cette terre... C'est un sentiment de culpabilité, de devoir, qui me poursuit en permanence, et j'ai du mal à m'en débarrasser. Je serais très heureuse si ma recherche de travail aboutissait à quelque chose, cette année, comme ce travail en Suisse qui m'intéresserait vraiment (travailler à l'accueil d'un camping où la majorité des clients parlent non pas allemand mais...suisse-allemand, aïe aïe!!). Depuis que je ne vis plus chez mes parents, j'avais l'impression que je m'en sortais très bien et que je n'avais pas de problèmes à "devenir adulte", mais je remarque que le chemin est encore long et que j'ai encore beaucoup de choses à apprendre, notamment le rapport à l'argent et le sentiment de culpabilité, de responsabilité, de devoir.
Hier, j'ai eu le plaisir de recevoir un coup de fil de ma mère, et, malgré les coupures insupportables de son téléphone, nous avons parlé de tous ces sujets qui nous tenaient toutes les deux à coeur en ce moment. Elle m'a fait la remarque que je traversais sûrement une phase de mise à l'épreuve, en ce moment, que mon comportement de me crisper sur des problèmes d'argent (sommes non rendues par des amis, absence de remboursement par ma mutuelle) ne pouvait que maintenir ces problèmes et que c'est au moment où je lâcherai prise que ces situations se règleront d'elles-même. Mouaais. J'attends de voir; mais en même temps ça m'a fait du bien d'en parler parce que j'ai souvent l'impression d'être seule face à ces problèmes, et cela me fait du bien d'entendre des choses comme ça,on va dire que je déculpabilise de lâcher prise! Je pense cependant que la période entre 18 et 25 ans est une période où chacun apprend beaucoup, voire même l'essentiel de ce qui constitue la vie, et pour l'instant je n'en suis encore qu'au stade débutant. Je trouve que la vie sait bien nous mettre à l'épreuve, voire tester notre motivation: je le constate par rapport à mon projet d'apprendre la langue des signes dans un but professionnel; depuis je suis rentrée en France, je bute constamment sur des problèmes, des situations qui m'empêchent de réaliser ce projet. Le problème est aujourd'hui que la fac risque sûrement de repousser mes examens, ce qui m'empêche de faire ma première semaine de stage intensif LSF, et je me demande si j'y arriverai un jour...
Qu'est-ce que je me sens bien, ici, à écrire, mes doigts ont constamment quelque chose à dire; j'ai l'impression que je pourrais écrire jusqu'au bout de la matinée comme ça... Je crois que c'est quelque chose que je ferais si j'ai des semaines de libre "à remplir" en mai et juin, cette fameuse période de passage à vide: je viens ici et j'écris, peut-être l'occasion de commencer enfin un projet littéraire qui pour l'instant n'est resté qu'une idée...

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Commentaires
P
C'est joli cette attente, cette réflexion sur la jeunesse. Ton ébauche me plaît.<br /> <br /> Bonne continuation.<br /> "Pas à Pas"
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